Ma vie était paisible, faite de hauts et de bas,

Comme celle de tous les enfants, joies et peines oubliées.

Je vivais insouciante à chercher d'être grande,

Commandant, quémandant mais aimant avant tout.

Une envie, un plaisir, un caprice d'un instant,

Un désir réfléchi et patient pour l'avoir,

Tout se joue dans le cœur et ses confidences,

Dans l'amour sans bornes et fidèle de la famille.

Un copain, une amie tout est bon pour la vie,

On passe des heures à parler à s'amuser,

On dispute et on ri, on n'arrête jamais,

Puis la vie passe comme le temps et on s'oublie.

On grandit et les jouets on les oublie bien vite,

On travaille on est sérieux pour devenir grand,

On copie son modèle comme les nouveaux copains,

On envie le groupe que l'on veut intégrer.

Le papa propose une sortie en forêt,

Mais on lui dit non, on se trouve grand maintenant.

On reste seul mais on regarde l'heure tourner,

Et quand ils reviennent extasiés on fait mine de râler.

Et puis un jour on se rend compte, finalement ;

Que l'on voudrait être en forêt avec papa,

Que l'on ne parvient plus à jouer sérieusement,

Que l'on voudrait redevenir un petit enfant.

Et l'on se retrouve seul.

Seul face à la vraie Vie.

Pas celle que l'on rêvait,

Celle que l'on préparait.

On réfléchis, on n'est plus comme les autres,

On ne veut pas l'être, mais on est mal quand même,

On ne sait plus tout ce que l'on savait si bien,

On doute au plus profond de tout ce qu'on nous dit.

On se cherche, on se recherche.

Ce n'est pas qu'on ne s'aime pas,

Mais on ne sait pas quoi aimer.

On est inconnu de nos fichiers.

Pourtant on sait ce que l'on veut,

On connaît les désirs de notre cœur.

Mais la raison est faible,

Et le découragement l'emporte.