Journée d'été


Le soleil frappait de ses rayons brûlants le sol poussiéreux de cailloux épars. L'intérieur de la maison était frais grâce aux volets de bois clos depuis le matin, mais il faisait aussi très sombre. Il était bon d'y rester et de se reposer. Si l'on sortait, le sommeil s'enfuyant pour quelconque raison, la lumière nous rendait aveugle jusqu'à ce que l'on se soit réfugié sous les branches protectrices du chêne le plus proche. Alors son ombre rafraîchissante nous permettait de retrouver l'usage initial de nos yeux : la vue. Lorsque l'on restait un peu trop longtemps sous le soleil si fort, et que l'on fixait ensuite un arbre avec le désir ardent de s'y réfugier, la tête devenait lourde et cet arbre si désiré commençait à tourner à l'infini. Il fallait alors fermer les yeux et se diriger aveuglément vers le refuge le plus proche et y rester jusqu'à ce que le ciel se colore d'azur rouge, rose, jaune et bleu mélangés en un tableau unique, infini et immensément beau du quotidien. Alors une fois que les rayons colorés disparaissaient, on entendait tout atour de nous les habitants de l'arbre protecteurs et de ces alentours reprendre le cours d'une vie si courte mais si simple en bonheur de vivre. Il ne fallait plus alors que s'asseoir et dans la douce chaleur du crépuscule accueillir avec douceur et amitié ceux qui osaient alors seulement sortir du logis isolant.