29
janvier 2004
Tu es loin de moi, mon Homme,
Et de ta jalousie je veux sourire.
Le chat, c’est vrai, se croit le maître,
Il entre, il sort, comme bon lui sembles.
Jusqu’alors dans ma tendresse,
Quand libre-cœur je me trouvais,
Sans hésiter il s’y glissait,
Cherchant une caresse de ma main.
Devant cette boule frémissante,
Mon sourire se révélait,
Réchauffant mon cœur et l’animal,
Qui ronronnait de contentement.
Petit déjà, dans sa frayeur,
Pour toujours séparé de sa mère,
Dans la chaleur de la couette
S’enfouissait l’être près de moi.
Lorsqu’il grandit au fil du temps,
Je découvris un jour le jeune adulte,
Interdisant alors à sa demeure,
La chaleur de mon lit.
Sans s’offusquer ni se vexer,
Il pris partit de s’enhardir,
Quêtant alors près de mon cou,
La place douce d’un câlin.
Mais un jour je revins,
Sans voir le chat je rayonnais,
Mon cœur enfin fermait ses portes,
A tout intrus se présentant.
Plus forte encore ma solitude,
Car loin de moi tu demeurais.
Le chat alors à ses requêtes,
Obtint de moi ses douces caresses.
Sa jalousie du téléphone,
Son insistance à être là,
Me faisais rire sans importance,
Mais t’agaçait mine de rien.
J’ai joué alors avec le chat,
Pour apprécier ta jalousie,
Qui perçait sous tes colères,
De savoir mon être sous ses griffes.
Me souvenant d’une parole,
Disant qu’au chat je ressemblais,
Je jouais le jeu d’être féline,
Riant à ton écoute de plaisir.
Avec le temps s’est estompé,
Ma conscience de mon jeu,
J’ai oublié de jouer le rôle,
Laissant le chat au soin des autres.
Mais m’oublier il refusait,
Me réveillant dès le matin,
Devenant fou à mes retours
Et se calmant en ma présence.
Je lui manquais, je l’oubliais,
Il me montrait qu’il existait,
Récupérant mon attention,
Il quémandait mon affection.
Cachant alors ma solitude,
A son appel je répondis,
De caresses le comblant
Avec une balle nous amusant.
Ta jalousie me faisait rire,
Et dans le rôle je m’obstinais,
Craignant parfois dans tes paroles,
L’incompréhension que je sentais.
Ne pensant au chat qu’en sa présence,
De ton antipathie je souriais,
Pour ces bêtes qui si intelligentes,
Obtiennent toujours ce qu’elles veulent.
Mais à mon jeu tu m’as bien eue,
Quand à mes demandes de ta venue,
Tu m’as tout sérieusement répondu,
Laisser la place au précédent.
Me renvoyant à mes refus,
Lorsqu’il cherchait à se blottir,
Près de mon cou, sur ma poitrine,
Projetant près de toi toutes mes pensées.
Ayant omis de te le dire,
Mon cœur si vite s’est effondré,
Sentant alors en t’écoutant,
La boule de poil contre mes pieds.
Le repoussant sans qu’il comprenne,
Je t’assurais de mon Amour,
Chassant cet être sans Raison,
Qui ne cherchait qu’une caresse.
Alors Brassens – Apollinaire,
Quel rôle du chat lui accorder ?
C’est la question qui me venait,
Quand j’étais seule trop loin de toi.
Mais…
Mon lit d’amour pour ta réserve,
A sa présence se trouve fermé,
Donnant au chat dans ma demeure,
Le rôle d’un chat dans un foyer…