Mon cher enfant, je t’ai tellement désiré,

Je t’ai tellement aimé depuis le sein de ta mère,

Je t’ai tellement donné dès ton plus jeune âge,

Maintenant mon Amour est là pour toi,

Prêt à t’offrir ce que ton cœur voudra bien accepter…


Un homme plein d’attention,

Un sage dans son village,

Voyait la vie sans prétention,

Laissant le temps marquer son âge.


Propriétaire de son domaine,

Partageant tout généreusement,

Ne s’épargnant aucunes peines,

Pour l’avenir de ses enfants.


Il eut deux fils, chers à son cœur,

Qu’il vit grandir autour de lui,

Leur enseignant le dur labeur,

Pour les guider dans cette vie.


Un jour pourtant, son fils cadet,

Pensa que lui, méritait mieux,

Son héritage a demandé,

S’en est allé vers d’autres lieux.


Le cœur brisé, son père se tut,

Il racheta les terres vendues,

A son aîné les a confiées,

Pour le second il a prié.


Le fils partit la bourse remplie,

Trouva la ville bien comme il faut,

Il fit la fête chez des amis,

Et leur offrit bien des cadeaux.


Un jour il vit sa bourse vide,

Il s’en ouvrit à ses amis,

Qui le quittèrent sans aucune aide ;

Il resta là fort démuni.


La faim le prit dans la sècheresse ;

Il travaillait pour des cochons,

Qui mangeaient bien dans la paresse,

Ce qu’il prenait pour des bonbons.


Il réfléchit à son présent,

Il se souvint de son pays,

Là où son père aidait les gens,

Ses serviteurs si bien nourris.


Il prit la route vers sa maison,

Honteux maintenant d’être ruiné,

Implorant la douce pitié,

De son bon Père, le doux pardon.


Le vieillard croyait encore,

Revoir son fils, le retrouver,

Il le guettait chaque journée,

Une étincelle au fond du cœur.


Ce matin là, il faisait gris,

Ce midi là, la brume restait,

Enfin le soir, il se reprit,

Et scruta le chemin distrait.


Une ombre, … là au bout du chemin !

Mon cher enfant serait ce bien toi ?

Je t’attends depuis si longtemps,

Que je te vois chaque soirs ici,

Comme cette fois, tu te rapproches,

Et je distingue ta frêle silhouette.

Elle est si frêle que j’en doute même.

Tu es parti fort bien bâti, tu étais fort, jeune et si beau !

Mais je te vois trapu et faible ;

Serait ce bien toi, mon tendre fils ?

Non, c’est impossible, c’est un mirage, une illusion, un mauvais arbre me joue un tour,

Ce n’est pas Toi mon tout petit...

Tu m’as quitté voici des lunes, sans

intention de revenir, on m’a même dit que tu es mort après une vie de jeune débauche…

Mais tu es là devant mes yeux,

Est-ce un fantôme dans ma fatigue ?

Mais tu gémis, et tu m’appelles,

Est-ce bien ta voix, ce faible cri ?

La lune éclaire le sentier.

Alors je vois ce vagabond,

Ce misérable dans la pénombre,

Et je te vois mon tout petit,

Tu es bien là, c’est ton retour à la maison !



Il vit son fils au crépuscule,

A l’horizon il l’aperçut,

Il se jeta à sa rencontre,

Et le serra contre son cœur.



Son fils honteux, se détacha,

Il lui parla de ses erreurs,

Il implora de le servir,

Pour racheter ses fautes passées.


Son Père ému lui pardonna,

Il appela un serviteur,

Lui ordonnant de le vêtir,

De préparer le veau si gras.


Ce soir enfin, il connaîtra,

La paix sans fin, le vrai bonheur,

Son fils qu’il avait vu un jour partir,

Etait rentré se reposer.



Mon fils prodigue était perdu,

Mais je l’ai enfin retrouvé ;

Mon fils que voici était mort,

Il est revenu à la vie !